Le 8 novembre 2024, la Société Française d’Oncologie Intégrative (SFOI) a organisé son premier congrès, réunissant un large panel d’acteurs du domaine de la santé. Médecins, chercheurs, experts, praticiens en thérapies complémentaires, patients et représentants d’associations ont échangé autour des enjeux de la médecine intégrative appliquée à l’oncologie. Avec plus d’une centaine de participants, cet événement a permis d’aborder les avancées et perspectives de cette approche. La synthèse qui suit reflète les principales réflexions issues des tables-rondes et interventions qui ont marqué cette journée.
C’est Alain Toledano, oncologue radiothérapeute à l’Institut de Radiothérapie et de Radiochirurgie Hartmann, président de l’Institut Rafaël et directeur de la Chaire de Recherche en Santé Intégrative du CNAM, qui a ouvert le congrès. « La médecine intégrative et la science avancent aujourd’hui main dans la main pour répondre aux défis complexes de l’oncologie », a-t-il souligné.
Selon lui, malgré les bénéfices avérés de nombreuses disciplines complémentaires, celles-ci restent insuffisamment exploitées, principalement en raison d’un déficit d’information chez les patients comme chez les soignants. Cette méconnaissance s’explique notamment par leur faible intégration dans les cursus de formation médicale et paramédicale, limitant ainsi leur adoption à plus grande échelle.
Dans un contexte où les débats autour des médecines complémentaires sont souvent polarisés, Alain Toledano insiste sur la nécessité d’une approche équilibrée. Pour la SFOI, l’enjeu n’est pas d’opposer médecine conventionnelle et thérapies complémentaires, mais de les intégrer de manière cohérente afin d’optimiser la prise en charge des patients.
« Chaque patient doit pouvoir choisir librement les approches qui lui conviennent, en fonction de ses convictions, de sa situation personnelle et de l’accompagnement de son entourage et des soignants », explique-t-il. L’objectif est d’assurer un accès équitable aux soins, en favorisant la collaboration entre les différents professionnels de santé.
Un dialogue constant entre oncologues, praticiens des médecines complémentaires et autres experts est essentiel pour fluidifier les parcours de soins. À travers cette dynamique, la médecine intégrative s’inscrit dans une démarche plus globale, portée par une nouvelle éthique du soin, où le bien-être du patient demeure la priorité.